J’ai rencontré Debbie Stewart lors de mon premier voyage en Nouvelle-Zélande en 2011.
Passionnée d’oiseaux de proie, Debbie a fondé le Wingspan National Birds of Prey Centre en 1992 pour se consacrer à leur préservation.
Dans ce centre situé près de Rotorua dans l’île du Nord, les oiseaux blessés sont soignés avant d’être relâchés et les espèces menacées d’extinction, comme le faucon de Nouvelle-Zélande, sont assistées dans leur reproduction. Debbie mène aussi un travail d’éducation primordial pour faire apprécier la beauté et l’importance de ces espèces farouches qui restent méconnues et mal aimées dans le pays.
Avant l’arrivée des humains en Nouvelle-Zélande, d’incroyables oiseaux de proie y vivaient : l’aigle de Haast était doté de serres aussi longues et acérées que les griffes d’un tigre et son envergure atteignait 3 mètres, tandis que la « chouette rieuse » pesait 600 g pour une taille de 38 cm, presque 4 fois plus que la chouette Ruru arrivée d’Australie. Ces espèces ont vite disparu. Aujourd’hui, les oiseaux de proie qui demeurent sont de petite taille et spécialisés dans leur niche : le rare faucon (Karearea) chasse les petites proies vivantes (rats, petits oiseaux…), le busard de Gould (Kahu) attrape de plus grosses proies et se nourrit de charognes, la chouette Ruru vit dans les forêts et se nourrit d’insectes, tandis que la chouette effraie préfère la campagne.
Une longue et belle histoire a lié Debbie et le faucon Ozzy qu’elle a recueilli alors qu’il n’était âgé que de 10 jours. Avec lui, Debbie s’est initiée à l’art ancien de la fauconnerie et a développé cette activité essentielle pour la sensibilisation du public. Ces présentations fascinent le public : tandis que les oiseaux multiplient les numéros éblouissants de voltige, Debbie et ses fauconniers expliquent les qualités de cette espèce rare et les menaces qui pèsent sur elle. Ozzy aura été un génial ambassadeur en permettant à plus de 30 000 enfants de le porter sur un gantelet !