J’ai rencontré Lente Roode, en Octobre 2006, lors de la préparation de mon premier livre « Rencontres Africaines ». Elle a fondé et dirige le Hoedspruit Endangered Species Centre (centre de Hoedspruit pour les espèces en danger), réputé pour son élevage de guépards. Elle a progressivement élargi ses activités d’élevage vers d’autres espèces menacées, telles que chats sauvages africains, lycaons, ibis noirs et grues de paradis.
Lente s’est vue confier son premier guépard lorsqu’elle avait 6 ans : un petit chaton qu’elle nomme Sebaka dont la mère a été abattue par un fermier voisin. Quelques décennies plus tard, en 2006, Lente est agréée par la CITES comme éleveur de guépards. Entre ces deux évènements capitaux, beaucoup de travail, de courage, de dévouement à la cause animale. Pour cette femme douce mais volontaire, le challenge est quotidien.
L’histoire commence en 1985, lorsque les époux Roode font l’achat d’une ferme près de Hoedspruit, en bordure de l’exploitation familiale où Lente a découvert enfant la nature et la vie sauvage. Passionnée par les guépards, elle souhaite en accueillir sur ses terres et se tourne tout naturellement vers Desmond Varaday, éleveur réputé de guépards qu’elle connaît depuis l’enfance. À sa grande surprise, Desmond lui demande d’accueillir ses 35 guépards car il se sent désormais trop âgé et a toute confiance en Lente. L’aventure démarre. Avec l’aide de Desmond et du professeur David Meltzer de la faculté vétérinaire d’Onderstepoort, Lente établit dans l’année le Hoedspruit Cheetah Project(projet des guépards de Hoedspruit). Il faudra une autre année pour que les guépards s’adaptent à leur nouvel environnement, puis le centre s’ouvre au public en 1990. Au fil du temps, Lente étend son intervention, avec le soutien indéfectible du professeur Meltzer. Le centre se transforme pour accueillir et élever d’autres espèces menacées, dont les lycaons, ces chiens sauvages incompris et exterminés. Chaque jour demeure un défi pour Lente dont le combat s’est accentué avec la perte du soutien que lui apportait son mari brutalement décédé. Elle assume avec une force tranquille, portée par son amour des animaux, et son implication est totale.
« Je dois me battre mais je poursuivrai mon action », m’expliquait-elle, de sa voix douce où perce la détermination. La même résolution se retrouve lorsqu’elle me parlait de ses guépards réintroduits un peu partout en Afrique du Sud. « Je dois les suivre continuellement, c’est important. Ceux qui ont accueilli nos guépards peuvent me joindre jour et nuit, et je suis toujours prête à revenir en prendre soin. »
Lisez en ligne le chapitre de mon livre « Rencontres Africaines », publié en 2008 et aujourd’hui épuisé, qui vous raconte cette rencontre. (Les pages défilent avec les flèches du clavier ou sur les côtés de l’écran)